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Pour ou contre allumer sa caméra en visioconférence ?



Mercredi dernier, j’évoquais un sujet que je ne pensais pas si clivant : Mettre ou ne pas mettre sa caméra on lors de visioconférences.


Les raisons d'allumer la caméra


Pour moi, en tant que coach et formatrice, il me semble nécessaire de pouvoir voir les participants sur un évènement virtuel, c’est ce qui participe à une bonne dynamique de groupe.

Cela permet, à mon sens, de ressentir l’importance du non-verbal, l’expression des uns et des autres.

Par exemple, lorsqu’un sujet est évoqué, et laisse place à un silence réflexif, il est important, pour moi, de voir les visages. Face à un écran noir, je me demanderai si la personne est présente, intéressée, je lui poserai la question et l’interromprait dans sa réflexion. Contre-productif.


Pourquoi garder sa caméra éteinte ?


C’est sur ce point que réagissait un défenseur “no écran”. Pour lui, voir virtuellement les participants à une réunion de travail au cours de laquelle les supports sont projetés, est une source de distraction. Quel intérêt disait-il de se voir alors que le but de la réunion est de présenter un bilan ?


Une autre personne évoquait la difficulté de collaborateurs de se voir à l’écran, le fameux effet selfie qui peut être désastreux sur l’estime de soi et complexer sur l’image qu’elles renvoient (travaux de Agnès Bonnet-Suard, psychologue clinicienne engagée dans la prévention des risques psychosociaux et la qualité de vie au travail).


Une responsable des ressources humaines nous précisait les droits du salarié et ce que peut ou non imposer l'employeur : selon la CNIL l'activation de la caméra doit en principe être laissée à l’appréciation du salarié, une participation via le micro étant dans la plupart des cas suffisante.

Néanmoins, dans certains cas spécifiques (ainsi par exemple : un entretien « RH », une rencontre avec des clients extérieurs ou la présentation de nouveaux salariés embauchés, encore etc.), l’employeur peut imposer l'activation de la caméra. Et il faudra en informer au préalable le salarié afin qu'il s'organise en connaissance de cause (écran flouté, fond d'écran, tenue, mur blanc, etc .)


Nous avons aussi parlé de sobriété numérique avec une directrice qualité (réduire l'impact environnemental du numérique en limitant ses usages). En charge de la politique RSE, elle était particulièrement sensibilisée sur la consommation excessive de bande passante lorsque les caméras sont allumées et les fonds floutés


Enfin, cet autre collaborateur sortant d’un isolement familial pour cause de COVID, avait vécu de la nécessité de couper caméra et micro pour garder sa vie personnelle privée.


Chacune de ses personnes a évoqué des arguments pertinents, qui s’entendent et se comprennent.


Agir et trouver des solutions


Je propose quelques pistes :

  • demander aux participants leurs préférences

  • suggérer d’activer la caméra lors des prises de paroles uniquement : au début lors du bonjour et à chaque intervention

  • limiter les visio quand un appel peut suffire

  • proposer dans le mail d’invitation ou dans le message d’attente d’allumer sa caméra. Cela permet de poser le cadre.


Il est certain que ces nouvelles méthodes de travail nécessitent réflexion et accompagnement. La caméra est un sujet qui peut engendrer souffrance, inadéquation vis à vis de ses valeurs, et alimenter les non-dits.

Au même titre que la réflexion sur le maintien de la motivation en distanciel, sonder ses salariés est intéressant pour adapter ou réadapter une nouvelle fois ses pratiques.


Qu'en pensez-vous ?

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