La semaine dernière j’ai reçu ma certification en médiation humaniste après plusieurs mois de travail acharné. Je suis très fière de pouvoir désormais proposer cet outil particulier aux entreprises et aux salariés. La médiation humaniste permet d’accompagner des personnes en souffrance dans leur travail par de l’écoute authentique et de la communication non-violente dans une stratégie de sortie de crise. Je vous explique pourquoi j’aime particulièrement utiliser cette approche particulièrement efficace.
Pour son approche humaniste
La médiation humaniste est issue de l’école de Palo Alto qui a ouvert la voie à de nombreux progrès en matière de psychologie et de relations interpersonnelles. Ce courant de pensée et de pratique d’accompagnement met l’individu au centre de son processus de développement. La relation avec l’aidant n’est pas descendante, mais accompagnante : l’accompagnant est formé à l’écoute authentique, qui n’apporte ni jugement ni conseil, mais une écoute inconditionnelle.
Dans la médiation humaniste, l’accompagnant met ses compétences au service de la personne avec l’aide du groupe. Ce groupe est un catalyseur qui permet aux personnes en situation de souffrance au travail de se sentir entendues. L’ambiance très silencieuse, ce qui peut paraître déstabilisant ou difficile pour quelqu’un de de pudique ou de timide, mais le groupe permet de se livrer et d’opérer un retour sur les situations conflictuelles. L’objectif est de dépassionner les situations pour qu’une issue puisse être trouvée.
Au-delà de la résolution des situations problématiques, la médiation humaniste donne aux participants des outils dont ils auront pu éprouver l'efficacité. L’écoute authentique et la communication non violente sont autant de techniques qu’ils pourront réutiliser pour faciliter leurs relations avec leur entourage.
Pour sa prise en compte du système global
La médiation humaniste prend sa source dans la thérapie systémique, en considérant l'environnement global de l'individu : personnel, social, familial et professionnel. Tous les aspects qui pourraient éclairer la situation conflictuelle sont explorés, mais jamais de manière frontale. Par exemple, la technique du photolangage encourage à libérer la parole en douceur. Chaque participant se voit proposer une image représentant un paysage, et en donne une description personnelle. A partir de cette première prise de parole certaines émotions peuvent émerger grâce à l’écoute du groupe et à la facilitation du médiateur.
Le groupe qui se met autour d’une personne pour l’écouter avec bienveillance est une expérience particulièrement riche. C’est presque indescriptible, c’est une expérience qui se vit plus qu’elle ne se raconte. La personne est au centre de son développement, et va à son rythme, portée par l’effet du groupe. Cette synergie mène souvent à la prise de conscience des racines du problème, car les relations conflictuelles sont toujours à double sens. La médiation en groupe permet de mettre le doigt sur un manque de communication ou un besoin non nourri par exemple, et de sortir des ruminations qui font souffrir.
Pour ses résultats dans et hors de l’entreprise
Cette méthode est extrêmement forte. Il peut être bouleversant de se retrouver en face de personnes qui ont des chemins de vie très opposés aux siens, mais cela permet également de se décentrer de ses propres émotions et d’aller vers l’autre.
Les deux journées de médiation en groupe sont espacées pour que les émotions puissent retomber. Après la première journée les participants repartent avec des pistes d’action à mettre en œuvre ou de demandes à formuler. Comme leurs ressentis ont été reconnus par le groupe, ces demandes seront dénuées des affects qui nuisent au message, et surtout à la personne. Pendant cet intervalle, les personnes sont en mesure d’exprimer leurs besoins au sein de l’entreprise, afin de trouver une solution au conflit et/ou à la souffrance.
Au-delà de l’entreprise, les membres du groupe apprennent aussi l’écoute inconditionnelle sans s’en rendre compte, et cela développe l’intelligence collective. C’est également au sein du groupe que sont faits les premier pas vers la communication non violente. Par exemple, si une personne raconte son conflit, on a tendance à répondre “Mais pourquoi n’as-tu pas fait comme-ci ou comme-ça”. Ce genre de réponse conduit les personnes à se refermer. Avec la communication non-violente, on lui demande de verbaliser ses émotions : ”Qu’est ce que tu ressens?”, ce qui laisse la porte ouverte à des échanges bien plus constructifs. La médiation apprend à mesurer le poids des mots avant de prendre la parole, et c’est une force qui est transposable en entreprise et dans tous les domaines de la vie.
Pour l’avoir personnellement expérimentée de l’autre côté de la barrière, j’ai la conviction que la médiation humaniste représente une approche très forte des relations en entreprise. Elle permet aux salariés en souffrance de trouver en eux les ressources pour surmonter une situation de conflit en entreprise. Ses effets se font sentir au-delà du cadre institutionnel, puisque les personnes aidées sont ensuite munies de techniques qui fluidifient leurs relations interpersonnelles, par effet boule de neige.
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