Un tiers des salariés est déclaré en burn-out, 41 % en détresse psychologique. Ces chiffres alarmants se sont accentués depuis la crise covid-19 et n’épargnent pas les services des ressources humaines, loin de là : 64 % des responsables RH se retrouvent en détresse psychologique selon Focus RH, et 77 % affirment être très fatigués» selon MyRHLine. Le mal-être des RH est sensiblement accru par rapport à l’ensemble des salariés, notamment parce qu’ils se sont retrouvés en première ligne face aux derniers bouleversements en entreprise. Les risques psychosociaux au sein des services du personnel nécessitent une prise en charge particulière. Vous êtes concerné.e par cette surcharge émotionnelle propre aux RH? Voici quelques pistes de réflexion et de mise en action pour retrouver un équilibre.
Les RH, des salariés pris entre deux feux
Service transversal, à la croisée des chemins entre le social et l’économique, les missions des Ressources humaines s’intensifient: mise en place du télétravail, de la Qualité de vie au travail (QVT), administratif alourdi, responsabilités accrues, moyens en baisse… Pourtant salariés comme les autres, les RH se sentent isolés, pris entre deux feux, ce qui conduit souvent à un malaise profond. Ils aspirent à de la transparence, à la résolution des conflits, et leur rôle souvent stratégique dans les comités de direction les fait se sentir en porte-à -faux vis-à -vis des collaborateurs. Entre le marteau et l’enclume, la position à tenir est souvent source de stress, voire de colère.
Les questionnements internes des RH
De cette position « entre-deux », les responsables des ressources humaines ressentent beaucoup de contradictions. Comment assurer le bien-être des collaborateurs sans pour autant m’éloigner de la stratégie du comité exécutif? Comment faire en sorte que les salariés adhèrent à une culture d’entreprise? Comment réussir à fédérer les équipes disparates autour d’un projet mal compris? Comment privilégier la communication quand on n’a pas de moyens en temps pour assurer toutes ses missions? Les questionnements professionnels des RH paraissent vertigineux.
Les conséquences sur le moral des RH
Stress accru, manque de limites entre vie professionnelle et vie personnelle, sentiment de ne jamais être écouté… Les RH prennent sur eux pour que «tout roule », avec l’impression d’être le rouage indispensable à la mécanique de l’entreprise. Souvent, le DRH ne se sent pas assez impliqué par la direction, pas reconnu par les collaborateurs qui s’en méfient, isolé dans sa fonction intermédiaire. Pourtant le.a DRH donne souvent son maximum pour le bien-être de tous, au détriment du sien, s’éparpillant dans ses multiples tâches, s’oubliant derrière un masque pour donner le bon exemple et paraître positif.ve, fort.e, à toute épreuve, celui.elle qui « ne doit pas flancher »…
Vous vous reconnaissez dans ce portrait ? Vous avez le sentiment que votre avis n’est pas pris en compte ? Vous « devez » vous montrer exemplaire, car vous n’avez pas le choix ?
Toute cette charge vous pèse, et cela a des répercussions sur votre santé : fatigue morale et physique, épuisement, maux de tête et de ventre… Peut-être, ne vous sentez-vous pas assez écouté.e ?
Il existe des pistes d’amélioration pour se sentir moins isolé.e…
3 pistes pour soulager le mal-être des RH
1/ Mettre en place une communication interne : créer une rubrique « Actus RH »
Les RH souffrent de leur manque de visibilité. Parfois réduit.e à une image de centre de tout, vous menez plusieurs tâches en même temps, les chantiers que vous menez sont soit méconnus, soit sous-estimés. Cela est aussi l’occasion pour les collaborateurs d’alimenter le dialogue, d’aller plus facilement vers la DRH, d’exprimer l’importance de votre profession auprès des collaborateurs et de la direction générale.
Il est important que chacun.e puisse être tenu informé.e de vos actualités, pour faire connaître votre fonction et présenter votre rôle pilier. Il y a une fierté à accompagner les collaborateurs au quotidien et à faire grandir la composante humaine de l’entreprise. Cette fierté doit se montrer, s’exprimer, en affichant une confiance ouverte.
Quelques idées à mettre en pratique :
Réaliser une petite vidéo sur votre journée type, par exemple. Vous pouvez dresser le portrait de vos missions, passions, compétences, témoignages, vos actualités… Voici un exemple ici.
Sur le blog de l’entreprise ou dans la revue interne, proposer un encart « Et pendant ce temps aux RH », montrant une des missions que vous remplissez au quotidien.
2/ Écrire dans un cahier des bienfaits pour se recentrer sur soi
Couper entre la vie professionnelle et personnelle est un conseil qui peut s’avérer difficile à mettre en place. En revanche, il est envisageable de penser positivement à sa journée passée et de célébrer ses victoires quotidiennes.
Posez par écrit, avant de vous coucher, vos 3 moments-clés. Cela permet une amélioration du cycle du sommeil, une réduction des douleurs musculaires, un sentiment de bien-être général et une meilleure capacité à gérer le changement. Psychologiquement cette habitude procure une meilleure estime de soi, plus d’optimisme, l’accroissement des émotions positives.
Quelques sources pour démarrer l’expérience et approfondir ses connaissances
Complétez votre cahier des bienfaits, outil inspiré du journal de gratitude de Tim Ferriss, auteur des best-sellers La semaine de 4 heures et Les outils des géants.
Retrouvez ici la conférence TED X sur la gratitude.
3/ Rejoindre un groupe de pratiques de pairs pour repousser le mal-être des RH
Rien ne vaut l’intelligence collective pour aplanir les difficultés. Intégrer un groupe de pratiques de pairs, c’est l’occasion de partager ses pratiques sur le « mieux-être », de favoriser le soutien social, d’exposer et d’écouter les interrogations de ses pairs. Ne pas cacher ses difficultés, en parler et lever les tabous est nécessaire, tout comme une écoute bienveillante.
Venez nous rejoindre lors du webinaire-atelier d'Ajna coaching & consulting "L'isolement du RH : je me débrouille tout.e seul.e, comment m'en sortir ?" pour profiter d’une expérience concrète en 45 min, au cours desquelles vous pourrez exprimer vos difficultés, partager vos préoccupations et bénéficier de partages de bonnes pratiques.
Vous profitez au mieux de cette expérience concrète pour répondre une souffrance du quotidien, en petit groupe de pairs, dans un cadre sécurisé et bienveillant.
